Le jeûne, grand nettoyage purificateur

Le grand netoyage

Qu’y a-t-il de mieux que manger ? Ne pas manger !

Cet été, j’ai testé le jeûne dans une célèbre clinique allemande, Buchinger, au bord du lac de Constance. J’y suis allée en sentant l’appel de faire le vide, l’envie de me nettoyer, aussi bien physiquement que psychologiquement, et de bouger. Jeûner est en somme une chose assez naturelle, puisque cela répond à un cycle qui demande à un moment au corps de fonctionner en circuit fermé pour se détoxifier. Concrètement, on se nourrit de l’extérieur le reste de l’année, et il est un temps où il faut brûler les réserves intérieures pour réenclencher un nouveau cycle d’alimentation.

Le clinique Buchinger se présente comme un cocon, dédié au soin et au bien-être, tout y est fait avec attention et délicatesse, en plus d’un suivi médicalisé performant. Ce que j’ai aimé avant tout, c’est me retrouver seule, dédiée à mes seuls besoins, à l’écoute de mes émotions et de mon corps. J’ai pu vivre à un rythme beaucoup plus naturel : me coucher tôt, me réveiller aux aurores pour aller marcher avec les volontaires dans la magnifique campagne allemande dés le lever du soleil (je n’ai jamais autant aimé une nature aussi éclatante et verdoyante), accepter de lâcher mes obligations familiales et professionnelles (exit portable, ordi, ou bien utilisés avec parcimonie), lire à mes heures perdues et même des heures durant, rêver, m’ennuyer, nager, me promener, rencontrer les autres jeûneurs et échanger (l’un des sujets principaux de conversation étant la nourriture évidemment), aller à des cours de gym et surtout d’incroyables cours de cuisine, une cuisine créative présentée par le chef de la maison, pour le plaisir des yeux et du nez uniquement, mais quel régal !

Matrice bienveillante

Mes journées étaient ponctuées par ma randonnée matinale, la visite médicale, la tisane du matin avec citron, la lecture de ma trilogie heureusement emportée à la dernière minute, le jus de fruit du midi dans le salon dont la vue resplendissante donnait sur le lac, une sieste avec enveloppement chaud du foie, la tisane de l’après-midi avec cuillère de miel (inutile de dire que j’ai dégusté ce miel avec une gourmandise exacerbée), mon kilomètre quotidien de natation, une promenade ou encore de la lecture, le bouillon de légumes du soir, les quatre litres d’eau bus chaque jour, les nombreux échanges stimulants avec les autres jeûneurs venus du monde entier (un vrai réseau relationnel), éventuellement une conférence et vers 21h30 je m’enfonçais dans les draps de mon lit avec une bouillotte bien chaude sous les pieds…

Le bénéfice de tout ça ? Au bout de sept jours de jeûne, une pêche d’enfer ! Un corps et un esprit dégagés, allégés, toniques et plus clairs que jamais. L’impression d’avoir rajeuni et retrouvé mon âme d’enfant, avec une vision et une clarté affûtées, concentrées sur l’essentiel. J’avais remis mes interrogations et questionnements à la fin du séjour : les réponses infusaient, pas besoin de les précipiter. Et aucune envie de recommencer à manger.

Il y a un blues du jeûne : reprendre la nourriture ne se passe pas sans un moment de tristesse. Au premier jour de réalimentation, j’ai mangé une pomme, timidement, lentement, en réinterprétant son goût, sa texture… Une explosion de saveurs. Après sept jours d’une alimentation presque archaïque, résumée à des litres de liquides, réintroduire du solide fut quasiment un épisode initiatique. Manger redevient une découverte : le plaisir de prendre mon temps, d’avaler par petites bouchées, de déguster, de sentir l’instant où la satiété donne son signal, permet d’être à l’écoute de soi, de son corps et de ses états d’âmes.

Symbole d’ouverture

J’y retournerai. J’ai même hâte d’y retourner. Ce lieu est devenu une ressource intérieure : j’y reviens mentalement à chaque fois que j’ai besoin de me reconnecter à ces sensations de légèreté et d’ouverture. J’ai entendu dire que le jeûne est un excellent moyen de prévention et d’aide à la guérison, je le crois volontiers. Renverser le cycle d’apports nutritifs, mettre son estomac au repos, correspond à une purification. C’est comme remettre les pendules à l’heure et repartir à zéro. Cet été j’avais comme objectif de me reprogrammer, à la fois physiquement et psychiquement, et le jeûne m’y a bien aidée.


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