Autopsie d’une séance de coaching

I love processus
Le coaching que je propose est avant tout l’accompagnement d’un processus.

“Tu fais quoi pendant une séance de coaching ?” Il y a ceux qui sont intrigués et ceux qui ont un avis bien trempé, parfois réduit à une sous-catégorie du genre mineur. Comme dans n’importe quelle profession, il n’y a pas un coaching mais de multiples façons de faire et des approches diverses, voir divergentes.

Le coaching que je propose est avant tout l’accompagnement d’un processus. Pour soutenir ce processus, j’utilise des concepts et outils hérités de la psychosynthèse (l’école à laquelle je me suis formée), également des ressources (comme le dessin et les mythes) qui me viennent de mon propre parcours. Mais c’est avant tout l’expérience qui dessine au fur et à mesure des accompagnements une image à peu près précise de ce qui entre en jeu dans le processus. Je suis une amoureuse du processus et c’est ce concept, pas toujours clair, que j’ai eu envie d’expliciter.

Le processus relève de la magie

Si je répondais à la question que pose la personne qui arrive en séance, j’aurais tout faux. Tout d’abord parce que je n’ai aucune réponse, ensuite parce que ce sont les leviers propres à la personne qui doivent être actionnés : ceux-ci sont invisibles ou mystérieux en début de séance.

Je n’ai pas de réponse car toute forme de réponse qui se présenterait à mon esprit serait probablement erronée : elle est valable peut-être pour moi mais pas forcément pour la personne assise en face. Le coaching n’est pas une forme déguisée de conseil.

Le processus consiste à accueillir la question ou la problématique et à danser avec elle jusqu’à laisser émerger les leviers ou questionnements appropriés. Cela demande du temps et du lâcher-prise : il n’y rien à faire, juste à suivre le mouvement et sentir les intonations qui se démarquent ou sont porteuses d’énergie. Pour accompagner cette élaboration, je fais confiance à ma posture en retrait, ouverte et empathique, ainsi qu’à ma sensibilité. Avec l’expérience, j’ai acquis une écoute fine des enjeux et de ce qui constitue des éléments de réponse pour la personne : ce sont des mouvements furtifs qui se manifestant dans le regard, la posture, la respiration, le ton ou l’intonation de la voix. Ce sont des micros-sensations que j’ai appris à percevoir et qui actionnent des signaux bien identifiés.

J’ai aussi appris à reconnaître mes propres interprétations ou projections et à les mettre de côté. Je peux avoir des intuitions, mais c’est à la personne de s’en emparer et de les faire siennes. Si elle s’en empare, ce sera probablement d’une façon surprenante et qui ne ressemble à aucune autre.

En posant un cadre relationnel sensible et attentionné, la magie du processus fait que ce qui doit être fait prend forme. Cela demande de rester ouvert et de laisser l’énergie de vie s’engouffrer dans les interstices. Le tête-à-tête se transforme alors en un jeu créatif. Combien de fois me suis-je étonnée des mots qui sortaient de ma bouche pendant une séance… Cette co-création, qui résulte de deux inconscients travaillant activement ensemble, est une grande source de joie et d’énergie.

Grâce à l’ouverture, à la disponibilité et à la sensibilité, je peux accompagner le processus en confiance. Avec le temps cette confiance est devenue grandissante. Elle n’a aujourd’hui presque plus de secret pour moi.

La confiance est également la clé du processus en facilitation graphique : je n’ai aucune idée du contenu, ni de la trame de fond, mais je sais que chaque mouvement, chaque élément, chaque accident même, trouvera son sens et entrera en résonance avec l’espace de la feuille et l’organisation des différents mythèmes. Le processus fait des circonvolutions et retombe sur ses pattes, au bon endroit comme par hasard. Il ouvre des portes et la voie, tout simplement.

C’est ainsi aussi que j’écris. Je n’ai qu’une vague idée du sujet et quelques mots clés en tête. Une fois plongée dans l’écriture, en touchant le cœur de mon sujet, les mots et les idées viennent et s’enchainent. Ils ne s’organisent pas forcément comme prévu, mais se déroulent selon un fil invisible.

Une séance permet de toucher le cœur : il y a des rires, une émotion, des larmes parfois, le corps qui se pose et l’humanité de la personne qui s’incarne. Au cœur de cette humanité, l’humilité. Et au cœur de l’humilité, des trésors enfouis qui ne demandaient qu’à éclore. C’est ce mouvement, qui ressemble à un jeu de poupées russes, que j’accompagne. Il me ravit et m’émerveille à chaque fois, et j’ai la joie de le partager avec la personne venue « sauver son âme ».

Le processus rencontre des résistances

La séance de coaching met à jour les désirs enfouis. Face au désir, qui peut faire rougir ou toucher la honte du désir ainsi rendu visible, se cramponnent les résistances. La résistance, c’est la partie qui refuse d’avancer.

La résistance prend de nombreuses formes. Là aussi, c’est le jeu ou la danse qui permet de dénouer les résistances : accueillir, confronter, relâcher, détourner, relâcher encore… La ruse – ou intelligence habile – aide à faire ami-ami avec la partie qui dit : « Non ». « Non, j’annule la séance. Non, je n’en suis pas capable. Non, ce n’est pas vraiment ça. Non, je cherche la petite bête. »

Non, les résistances ne sont pas aussi bêtes que ça. Elles sont à prendre avec douceur et respect. Dans la résistance se cache l’or, à savoir la capacité à s’ouvrir. Cette capacité est inestimable et l’expérience me permet de percevoir avec justesse la valeur de cette résistance. C’est bien la résistance que la personne doit apprendre à chérir. Elle ouvre sur l’amour de soi, la plus grande des victoires.

Le processus aide à symboliser

La solution se trouve dans le symbole : chaque obstacle, défi ou problématique se définit et se dissout dans un symbole. Le symbole est une clé.

Prenez une image, n’importe laquelle : elle est tangible et ouvre sur un espace d’élaboration dans lequel ce qui est en train de se jouer peut se mouvoir. Il en est de même avec le symbole. Le symbole donne accès aux différentes facettes du problème. Il aide à comprendre à quoi celui-ci se rattache et comment il relie des situations qui peuvent sembler disparates. Le symbole est un instantané un peu flou mais suffisamment fort pour intriguer et donner envie de s’y arrêter : il condense toute la substance de ce qui vit la personne à cet instant « t » de sa vie. Le symbole est le fil sur lequel tirer pour arriver à la source des maux qui la travaillent.

Je ne connais pas ce symbole mais je peux aider la personne à le trouver, en étant sensible aux signes, aux images ou aux mouvements imperceptibles du corps. Parce que j’ai toujours été captivée par les images porteuses de sens, j’aime accompagner le processus jusque dans les zones d’ombre où l’on avance un peu à l’aveugle.

Le processus donne ses droits à l’âme

Derrière chaque problématique ou obstacle se niche la soif immense d’un espace sacré dans lequel mots et défis prennent une signification qui va bien au-delà du problème de départ. C’est une soif de souffle avec un grand S. Une séance de coaching peut, en s’attachant au processus, se relier au grand mystère de la vie. Elle peut plonger dans les « droits de l’âme », chers à Massimo Rosselli, psychiatre italien formé à la psychosynthèse. Il les a édictés ainsi :

  • être ici
  • prendre forme
  • être relié et libre
  • s’exprimer
  • avoir des besoins
  • être plein de vie et heureux
  • être en relation
  • être vu et voir
  • être contenu et contenir
  • être aimé et aimer
  • s’affirmer
  • être vrai, honnête et authentique
  • être vulnérable
  • être innocent et spontané

Si vous voyez devant vous le chemin avec toutes ses étapes, c’est que ça n’est pas votre chemin. Votre chemin à vous, c’est celui que vous tracez pas à pas. C’est cela qui en fait votre chemin. – Joseph Campbell

Ainsi une séance de coaching accompagne la personne à incarner ses propres valeurs, un processus bien plus vaste et porteur que de réaliser ses objectifs. En suivant les pointillés, il peut se résumer ainsi :

  1. Trouver les leviers
  2. Dénouer les résistances
  3. Symboliser

Tracer pas à pas son chemin apporte la joie. C’est pourquoi ma société se nomme « The joyful way ».


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