Vous êtes actif. Vous bougez, répondez présent à l’appel, agissez, entreprenez et courrez après un idéal d’épanouissement. Vous avez des bénéfices, mais est-ce bien là votre vie ? Si vous êtes chanceux ou bien préparé, vient alors ce qui interrompt le quotidien : le temps de vacance, propice à la déconnexion, à une meilleure présence à soi et aux autres. C’est la redécouverte du plaisir d’être, des activités simples et essentielles, du contact spontané et insouciant. C’est une autre façon d’être : vacant, ouvert et disponible à l’inconnu. C’est aussi l’occasion d’apprécier intensément le temps qui passe et ce qui en fait sa saveur.
Être & avoir
Avoir une vie à accomplir et prendre le temps d’être. L’équilibre personnel balance ainsi entre ces deux pôles ou dimensions temporelles :
- celle linéaire du quotidien, appelé à agir, soumis aux urgences et aux injonctions sociales de production, visibilité et communication. C’est le rôle que chacun se construit pour “avoir” ou obtenir ce qui a manqué.
- celle circulaire du mûrissement intérieur, comme un retour aux sources qui prend son temps (car sans impératif autre que ce qui vient de l’intérieur), qui permet d’être à l’écoute et rapproche. C’est là qu’éclôt votre “être”, spontané et naturel.
La différence entre ces deux pôles, c’est une qualité d’énergie. Être ne nécessite aucun effort, tandis que jouer un rôle en coûte beaucoup, provoquant fatigue, irritabilité et frustration. Tout le contraire du but recherché qui est une vie épanouie, confortable et rassurante. Quand vous vous obstinez à lutter et à viser la lune (la reconnaissance, la sécurité ou l’amour qui vous a manqué), sans conscience du prix à payer, cela aboutit au point de rupture redouté : l’abandon, l’échec, la maladie, etc.
Pour retrouver votre liberté de choix, le premier pas consiste à accepter de baisser les bras et à embrasser le chaos. Après viendra la possibilité de rééquilibrer et créer un modèle de vie plus authentique. C’est le sens des vacances : un voyage dont vous revenez transformé.
Reconnecter avec l’énergie vitale
Rééquilibrer passe par la déconnexion (du rôle que vous vous êtes construit) et la reconnexion (à l’être authentique). La transformation agit donc en deux temps :
- Déconnexion (ou black-out cérébral) : accepter de n’être plus rien, lâcher les idéaux, abandonner les objectifs fixés (du moins momentanément), arrêter de penser ou de prévoir.
- Reconnexion : être à l’écoute du corps, des ressentis et des émotions (peur, colère, tristesse, joie), cultiver une état de détente, être réceptif au moment présent, aux inspirations et intuitions.
Aussi précieuse soit la barque à laquelle on s’accroche, elle ne l’est jamais autant que les profondeurs au-dessus desquelles elle nous fait naviguer et qui nous font réellement vivre. – Le Livre de Jeshua, tome I
La reconnexion est ce qui permet de voir plus clairement le chemin devant vous, de choisir votre voie, de valider vos intuitions, de prendre les décisions qui s’imposent. À tout moment de la vie, il est nécessaire de vous décoller du rôle imposé inconsciemment pour reprendre les commandes de votre destinée et lui donner un sens riche et profond.
Découvrir votre modèle de vacances
La société a découpé le temps pour organiser la déconnexion avec, d’un côté le travail, de l’autre les vacances (et plus tard, la retraite). Vous “partez en vacances” parce que changer de lieu ou d’atmosphère semble être le chemin le plus court pour faciliter la déconnexion. Le déplacement physique préfigure un déplacement mental. Mais ce qui détermine la vacance, c’est accepter le processus déconnexion/reconnexion et poser comme principe la réceptivité, l’ouverture et la disponibilité à l’expérience inédite.
Les vacances vous servent-elles à déconnecter ? Qu’est ce qui permet réellement à votre esprit d’être vacant ? Quelle forme pourrait prendre vos vacances si vous aviez le choix ? Quels sont les critères qui définiraient vos vacances ? Si l’équilibre est un incessant mouvement entre déconnexion et reconnexion, comment passer de “avoir” (survivre) à “être et avoir” (vivre) ? Comment envisager le cycle production/vacance sous une nouvel angle ? Peuvent-ils s’entremêler ?
- L’artiste Kate Bush a cultivé un rythme bien à elle, observant de longues périodes d’absence, comme nous l’apprend le documentaire “Kate Bush, la sorcière du son” (visible sur Arte jusqu’au 11 novembre).
- Le designer Stefan Sagmeister mise sur le pouvoir du temps libre et prévoit tous les sept ans une année sabbatique.
– Où vas-tu ?
– Je pars en vacances, dit-elle en pensant à sa séance de coaching.
Déconnexion, mon amour
Cet été, loin de l’agitation quotidienne, j’ai ressenti le besoin de prendre le temps et d’être disponible, que ce soit pour écouter, travailler, écrire, nouer des relations ou développer des partenariats enrichissants. Le retour à mon pays natal correspond à cet élan.
C’est pourquoi j’ai choisi de me déconnecter et disparaître progressivement des réseaux sociaux. Je choisis l’indépendance en misant sur une newsletter soignée, riche et inspirante. Je choisis la profondeur en donnant du temps aux activités qui nourrissent ma profession et me permettent d’être plus présente à l’autre. Je choisis le lien direct et limpide qu’est la voix en vous invitant à m’appeler pour toute question ou pour le plaisir de prendre des nouvelles.