Accepter l’imperfection

Accepter l’imperfection signifie vous aimer et avancer en embarquant avec vous les trous qui vous composent, comme les manques, les failles et la vulnérabilité. Ceci ne se fait pas en un jour. Car depuis toujours vous avez cherché à combler ces trous pour réussir votre vie à l’image d’une maison parfaite. En réalité, vous êtes en perpétuelle construction. Un chantier permanent qui ne ressemble pas toujours à l’image que vous aimeriez renvoyer.

Vient le moment de la chute des idéaux, un moment où le château de carte vacille : vous vous sentez particulièrement fragile et impuissant, comme balayé par le vent. Imparfait au possible. Vous êtes assailli par les critiques intérieures et vous jugez avec sévérité. Vous avez du mal à vivre avec la personne que vous  êtes devenu. Vous vous dites : “Je n’y arrive pas, pas comme j’imaginais, je ne suis pas celle/celui que je voulais devenir”.

Certaines prises de conscience sont comme des fenêtres qui vous aident à lâcher les fardeaux du passé. Une lumière surgit au bout du tunnel. De l’acceptation peut naître un chemin, un pas de côté qui sublime la traversée, une œuvre d’art qui célèbre le vivant et le mouvement. Il y a des moments dans la vie où chaque pas est une victoire. C’est ce que disent les mots écrits par Haruki Murakami, extraits de façon libre des dernières pages de Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil.

J’ai toujours essayé d’être quelqu’un d’autre. J’ai toujours voulu aller vers des gens et des lieux nouveaux et différents, pour m’inventer une vie nouvelle, devenir un être au caractère différent. En un sens, devenir adulte, c’était ça, et en un autre sens, ce n’était qu’un changement de masque chaque fois. En tentant de devenir un être nouveau, je tentais de me libérer. Je voulais vraiment, sérieusement devenir un autre. Mais pour finir, je ne suis arrivé nulle part. Je suis demeuré moi-même. Les paysages avaient beau changer, les échos, les voix différer autour de moi, je n’étais toujours rien d’autre qu’un être humain imparfait. J’avais les mêmes manques en moi, qui suscitaient une violente avidité d’autre chose. Une soif et une faim insatiables me torturaient, comme, certainement, elles continueront à le faire. Ces manques font partie de moi-même. Je le sais maintenant. Longtemps, longtemps… je pensai à la mer.

Inspirée par ce texte, j’ai crée une vidéo qui illustre ce voyage à travers la vie, The Unknown.


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