Ce que j’ai appris de vous

C’est un pari un peu fou que nous avons relevé en concevant, en un temps limité, un livre original qui retrace le parcours singulier d’un facilitateur au cœur des familles en entreprise et initiateur du Family Practice au sein de la Banque de Luxembourg. Nous, c’est l’équipe réunie par Philippe Depoorter (l’auteur) pour mettre en œuvre l’objet symbolisant son départ de la Banque, à savoir Donovan Hawker (conseil éditorial), Sophie Razel (mise en récit) et moi-même (univers graphique et mise en images). L’ouvrage auquel se dédie cette équipe de choc est à l’image de son auteur : insolite, à la fois audacieux et élégant, maîtrisé et esthétique. Le livre s’intitule Ce que j’ai appris de vous. Voyage au cœur des familles en entreprise et tend à l’excellence.

Remercier pour la confiance

Philippe s’était promis de quitter la Banque pour ses soixante ans et, en tant que membre du Board et figure de proue, il a tenu sa promesse. Pour dire au revoir à plus de trente ans de bons et loyaux services, il a eu l’idée d’un livre qui puisse servir aux générations futures, aux collègues et clients. Philippe a accompagné de nombreux chefs d’entreprises familiales, ainsi que leurs enfants, sur les problématiques liées à la transmission, un sujet sensible qui touche de nombreux paramètres, à la fois personnels et collectifs.

Le livre regorge de récits familiaux, tous plus touchants et percutants les uns que les autres, et des défis rencontrés pour amorcer le passage de pouvoir. Il regroupe aussi les apports psychologiques, relationnels et juridiques issus d’une expérience qui s’est affinée avec le temps. Car Philippe a gardé une grande humanité dans son approche et c’est sa marque de fabrique, cette trace qu’il laisse en remerciant pour leur confiance tous ceux qu’il a accompagné, parfois jusque dans la vulnérabilité.

C’est cette même confiance que Philippe m’a accordée en me confiant la mise en forme de son livre. Tous les deux, nous avons veillé au grain, à savoir la relation qui scellait cette entreprise. La mise en œuvre s’est déroulée dans une grande fluidité et complicité, malgré les délais courts et les enjeux d’un tel témoignage. Le résultat est une mise en œuvre réalisée avec dévouement et, grâce aux bons soins de l’Imprimerie Schlimé, un bel objet qui enchante les sens.

Ce qui a guidé la mise en forme

Philippe est sensible aux créations littéraires ; il aime aussi écrire. Parce que le temps était compté, il a fait appel au grand talent de Sophie pour transformer chaque témoignage en un récit ou une forme littéraire spécifique, donnant ainsi au texte une qualité universelle, symbolique, et préservant l’anonymat. Pour rendre hommage au récit élaboré à quatre mains avec Sophie, nous avons opté pour une mise en page classique et moderne qui fait la part belle au texte, dans un esprit littéraire.

Les notes pratiques en fin de chapitre prennent des allures de carnet de route revisité, une idée émise par Donovan — idée de départ de l’ouvrage. Ces textes beaucoup plus courts, permettant de rassembler des connaissances spécifiques et habilement résumées, éclairent des notions théoriques et concrètes en relation avec le récit qui précède.

C’est en feuilletant des livres de création graphique que nous avons retenu l’idée de l’album de famille, illustrant parfaitement le thème de l’ouvrage. Philippe, qui est un grand amateur d’art, m’a ensuite montré le travail de certains de ses artistes favoris détournant des photos de famille et je m’en suis inspirée. Les visuels sont donc issus des incontournables albums photos de famille et parsèment le livre, offrant un deuxième niveau de lecture plus intime, plus personnel : je les ai détournés, gribouillés ou mis en valeur par des jeux graphiques… À la fois pour attribuer un côté anonyme aux photos et pour interpeller le regard sur ces images chères à l’inconscient familial et collectif.

Signifier l’aspect vital du projet

Dans cet accompagnement, le plus important était de pouvoir aider l’auteur du projet à prendre conscience du sens de son entreprise et de l’importance capitale qu’elle revêt. Le projet est très souvent considéré avec détachement, réduit à sa plus simple expression, comme pour se défendre de lui accorder toute son attention. Or certains projets portent en eux un sens profond et la promesse de pouvoir transformer le monde de celui qui le porte et de ceux qui le reçoivent. Le projet concrétise alors un élan vital dont la dimension symbolique n’est pas toujours perceptible. Pour Philippe, il ne s’agissait surtout pas de se faire plaisir avec un livre — certes objet de prédilection —, mais d’y inscrire les valeurs qui ont guidé son parcours professionnel, d’honorer ceux qui lui permis de grandir et de marquer un passage décisif qui allait transformer sa vie de façon significative. Dire merci en convoquant ce qui se joue dans les relations qui nous transforment, qu’elles soient familiales ou de travail, tel était le fil conducteur.

Construire le fil conducteur d’un livre, c’est donc donner à l’ouvrage sa colonne vertébrale et rassembler autour d’elle chaque élément qui le compose, du plus insignifiant au plus fondateur, pour former un objet dense et cohérent. Le résultat est plus qu’un objet visuel : c’est le témoin d’une aventure éditoriale et amicale, tournée vers l’excellence et la reconnaissance des liens qui nous lient.

Le livre en images

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