Aimez-vous apprendre ? Éprouvez-vous de la curiosité pour les mystères de la vie ? Si ces questions résonnent, c’est sans doute qu’une aventure intérieure vous appelle. Celle-ci creuse en vous une insatiable soif de connaissance. Il n’y a rien de plus passionnant que la connaissance de soi. Pas dans le but de vous centrer sur votre nombril, mais afin d’élargir votre vision de monde en défrichant le plus ardu des terrains : vous-même. Ce travail sur votre intériorité ouvre des espaces infinis. Il reflète la richesse des possibles qui peuvent s’incarner en vous et irradier les heureux élus qui croisent votre chemin. La psychosynthèse est un de mes guides, celui que j’ai choisi pour semer le chemin d’inspirants petits cailloux. Et parce qu’elle me soutient toujours, j’ai à cœur de pouvoir la partager et l’approfondir, toujours un peu plus, avec vous.
Psychosynthèse et la lumière fut
La psychosynthèse est une conception intégrale et dynamique de l’être humain à l’image de son fondateur : le Dr Roberto Assagioli (1888-1974) est un homme emprunt de bonté et de douceur qui met du baume au coeur. Premier psychiatre italien et élève de Freud, avant tout inspiré par ses rencontres avec Jung et Maslow, il crée en 1926 la psychosynthèse, une approche humaniste et existentielle utilisant toutes les dimensions de la psyché, soutenue par une vision bio-dynamique du cheminement humain. La psychosynthèse élargit le champ du psychologique pour l’ouvrir à de nouvelles dimensions, la créativité et la transcendance : ce que Assagioli appelait monter au grenier pour y contempler les étoiles. À une jeune élève en psychosynthèse, ce grand penseur érudit dit avec humilité : “Nous faisons le même métier”.
Vision d’un inconscient élastique
Pour expliquer le fonctionnement de la psyché, là où conscient et inconscient se heurtent et embrouillent les esprits, Assagioli se sert d’un œuf. Son diagramme donne forme à une représentation dynamique de la psyché avec ses différents niveaux de conscience. Noyé dans l’inconscient collectif, plusieurs niveaux d’inconscients se superposent, vous permettant d’explorer différentes dimensions de vous-même et d’être ainsi en contact avec le mouvement de vie. En voyageant horizontalement, vous pouvez renforcer l’image et l’estime de soi ; verticalement, vous pouvez pacifier les aspects sombres et façonner vos inspirations supra-conscientes. Vous devenez la charnière, le point de synthèse où les systèmes de la terre et du ciel s’unissent. Les deux faces se réconcilient et se complètent, car ainsi va la vie.
Qui suis-je quand je dis Je ?
Le Je qui dit « Moi, je » croit se connaître, mais en réalité il se confond avec de pâles reflets auxquels il s’identifie : les sous-personnalités. Les sous-personnalités, sortes de personnalités miniatures, naviguent à l’horizontal. Plurielles et parfois divergentes, elles alimentent des conflits intérieurs qui vous vident de votre énergie. L’énergie ainsi s’éparpille et se vit fragmentée, incarnée dans des petits bouts de Soi, réduite à une simple expression, souffrante de se voir si petite et isolée. Pourtant chaque sous-personnalité porte en elle les qualités d’un Je plus grand que la somme de ses parties.
Celui qui fait le grand voyage vertical, c’est le Je capable d’observer, de se désidentifier et de diriger. Ce Je-là est directement relié au Soi, la partie inspirée et vibrante du souffle créateur : là, tout n’est qu’orde et beauté. Le Je est le reflet du Soi, il en porte tout le potentiel et se désaltère à sa source. Cette splendeur, vous la portez en vous et certaines expériences vous en donnent l’accès. Le Soi vous aide à découvrir votre raison d’être, vous apprend à choisir et à canaliser votre volonté pour répondre aux événements, vous appelle à réaliser au fil des jours le chemin de la synthèse.
Une baguette nommée volonté
La baguette du chef d’orchestre Je, c’est la volonté. Une volonté multi-potentiel, présente sous différentes formes (forte, bienveillante, habile, transpersonnelle – et non réduite à celle qui donne ses petits coups pour vous faire avancer), ayant chacune leurs nombreuses qualités propres (énergie, maîtrise, concentration, détermination, créativité, intuition, sagesse, bienveillance, patience, vision, etc).
La volonté peut être développée et facilitée par des exercices, de la même manière que les muscles se développent par la gymnastique. La volonté habile aide par exemple à prendre des raccourcis. L’exercice des mots évocateurs est une technique simple qui consiste à observer longuement des images pour produire la réalité suggérée par celles-ci. Comme le dit William James : « Chaque image porte en soi un élément moteur. »
Au bout de la baguette, une étoile
Pour symboliser les éléments moteurs de la volonté, Assagioli fait appel à l’étoile. À chacune de ses six branches correspond une fonction psychologique : ainsi sensation, émotion, pensée, impulsion, intuition et imagination complètent la palette par laquelle les expériences prennent forme. Celles-ci se greffent et parfois se rigidifient sous l’effet des sous-personnalités auxquelles vous êtes identifié. Heureusement vous êtes bien plus que la somme de vos sous-personnalités et les fonctions qui gravitent autour du centre unificateur Je, par lui peuvent s’orienter pour façonner et œuvrer à la réalisation d’un modèle idéal.
Suivre les pointillés du modèle idéal
Le chemin suit une direction centrale donnée par le modèle idéal. Invoqué par Assagioli pour guider la synthèse, le modèle idéal permet d’imaginer et d’intégrer le plus clairement possible un futur désirable, authentique et réalisable. Goethe l’avait déjà formulé de la sorte : pour viser juste, il faut viser plus haut. La volonté dirige alors et rassemble vos ressources – les différentes fonctions psychologiques matérialisées par les branches de l’étoile – pour réaliser ce qui vous tient à cœur. Ce modèle idéal sert de phare dans la tempête, aide à garder le cap et mène votre barque là où votre vie devient savoureuse. La psychosynthèse utilise une inspirante palette de moyens dynamique pour stimuler la synthèse : des exercices de désidentification, de visualisation, d’imagination active en invoquant les images et leur puissance symbolique, de méditation, de dessin spontané, de jeux de rôles, etc. Elle procède ainsi à l’exploration du potentiel :
- en identifiant les sous-personnalités et en facilitant la réconciliation qui libère l’énergie
- en accompagnant la recherche de sens pour élaborer un modèle idéal et aligner les fonctions sur un but partagé,
- en vous orientant vers vos ressources et en soutenant votre capacité à vous relier au monde.
La joie qui accompagne ce cheminement pas à pas en est le témoin manifeste.
Pour devenir le meilleur de soi et favoriser le développement d’autrui, il faut d’abord se posséder. Mais pour se posséder, on a besoin de se connaître. Et pour se connaître, il faut s’observer et observer. Il faut arrêter de vivre en mode automatique pour faire de son âme et de celle des autres un sujet d’étude serein et impartial, tout à la fois attentionné et passionné. C’est ainsi que la vie se dote d’un regain d’intérêt, d’une valeur nouvelle et révèle son sens profond. – Roberto Assagioli