Mon passage à la Sorbonne, à l’occasion du Festival Européen Latin Grec pour y présenter le coaching avec les dieux et déesses grecs, a révélé un fil conducteur de mon parcours : la perspective humaniste. L’humanisme, courant culturel européen qui s’est développé à la Renaissance, a permis de renouer avec la civilisation gréco-latine : sans Érasme, nous ne serions en possession d’aucun texte grec et tout ce savoir aurait été enfoui. La quête de connaissance, de soi et du monde, invite l’individu à devenir libre et pleinement responsable. Liberté, tolérance, indépendance, ouverture et curiosité sont les mots clés de cette pensée qui met au premier plan le développement des qualités essentielles de chaque être humain.
Humanités et adages
Érasme a conçu un des livres les plus extraordinaires qui soit, regroupant tout le savoir des textes anciens sous forme de formules. Les Adages s’articulent autour de 4151 notes de lectures, d’un type assez particulier : il n’y consigne non seulement ce qui est intéressant, mais aussi ce qui est bien dit. Forme et fond se chevauchent. Les formules doivent pouvoir être comprises facilement, retenues, réutilisables. Leur modèle ne doit pas stériliser le lecteur, ni le laisser béat, mais au contraire renforcer ses propres capacités à s’exprimer.
“Qu’est-ce qui a guidé son choix ? Ses goûts personnels, bien sûr, et le plaisir de partager ses enthousiasmes. Le résultat est un chef-d’oeuvre de forme “ouverte”, une sorte de conversation à bâtons rompus avec le lecteur. Il nous introduit dans sa bibliothèque idéale, choisit pour nous le bon livre, signale la bonne page et la bonne ligne, puis nous l’explique dans un style alerte. Nous pouvons sans scrupule ouvrir les Adages n’importe où et les refermer quelques lignes plus loin, sans avoir le sentiment d’avoir manqué un maillon essentiel du raisonnement. En cela, ils s’inscrivent dans le droit fil de formes littéraires chères aux humanistes : silves, conversations, épigrammes, et autres miscellanées. Ils sont un antidote aux traités dogmatiques, beaucoup plus fermés, de leurs ennemis scolastiques.”
Ce passage est tiré du Tome 1 des Adages d’Érasme : lire ici l’entretien avec Jean-Christophe Saladin qui est à l’origine de la première parution française des Adages, coffret de cinq tomes reliés, bilingue latin-français.