Que connaissez-vous de l’intuition ?
Il n’y a pas longtemps, j’ai écrit dans mon journal : “J’aimerais me marier avec le temps”. Quelques jours plus tard je tombe sur une vidéo postée avec un commentaire engageant. Je regarde et là, j’ai ma réponse. Sauf que je ne m’en suis rendue compte qu’en retombant sur cette phrase écrite au stylo noir dans le cahier qui me sert de journal de bord, alors que j’amorce cet article.
Ceci est une histoire, car j’aime les histoires. Elle est racontée par un scientifique, auteur en 1988 de la théorie de dédoublement de l’espace et du temps qui permet d’affirmer que presque tout dans le monde a un double, y compris nous-même. Imperceptible mais pourtant bien réel, cet autre nous-même a pour rôle de nous guider à chaque instant, pourvu que l’on ait appris à établir une relation constructive avec lui. En connaissant quelques principes élémentaires du fonctionnement de la loi du dédoublement, il est en effet possible d’entrer en contact avec lui pour bénéficier de ses conseils. Cela se fait par le biais du sommeil, des intuitions et de divers signes et images qui sont autant d’échanges d’informations entre lui, notre futur et nous-même. C’est ainsi grâce à notre double que nous pouvons changer notre futur par d’imperceptibles ouvertures temporelles… Voilà l’histoire, celle d’une théorie scientifique qui rejoint le monde de la conscience.
Tendez l’oreille et écoutez
De la même façon que la masse change avec la vitesse, le temps lui aussi prend une tout autre dimension selon l’endroit où l’on se trouve. Ainsi le temps linéaire est entrecoupé à chaque instant d’ouvertures temporelles : un autre espace-temps s’ouvre, dans lequel nous évoluons sans le savoir grâce à notre double. Ce double peut être dans le passé ou le futur à la recherche des informations dont nous avons besoin pour avancer. Quand on se pose une question, celle-ci est lancée dans le futur. C’est l’exploration des futurs possibles qui apporte la synthèse, sous forme d’intuitions, de bonnes idées, d’anticipation, etc. Mille infos en un aller-retour imperceptible, condensé en une intuition : on a peine le temps de se poser la question que la réponse est déjà en nous. Ce processus a été déclenché dans les interstices du temps linéaire, les fameuses ouvertures temporelles qui permettent de changer un destin instantanément.
Alternance jour & nuit, cycle de vie
Le temps linéaire est découpé en deux parties : le jour et la nuit. Chaque partie est propice a des activités complémentaires. Le jour nous sommes des machines à fabriquer du potentiel (et tout ce que nous pensons fabrique la conséquence de nos pensées) ; la nuit est le moment privilégié pour réorganiser, réarranger et corriger ce potentiel en le mémorisant dans le corps et les cellules (par un travail de reconfiguration, sorte de reboot). Car ceci est important : il est nécessaire de mémoriser avant de pouvoir expérimenter. Ce cycle jour/nuit se retrouve dans les cycles planétaires : 2000 ans qui agissent comme le jour pour fabriquer des potentiels, suivis de 2000 ans pour arranger ce potentiel.
Précieuse nuit
C’est scientifique : la nuit porte conseil. Nous ne devrions pas prendre une décision avant d’y avoir passé une nuit dessus, car le rôle du double opère principalement pendant le sommeil. Pour cela, il faut savoir s’endormir comme un enfant, totalement confiant et s’en remettant à son double pour échanger. C’est le rôle du sommeil paradoxal de permettre au double de rendre visite à notre futur afin de voir le désordre créé par nos pensées ou émotions, et vérifier, arranger, modifier le tout au mieux. En guise de réponse, le double s’adresse à nous en parlant au corps, aux cellules-même. Notre corps sert en quelque sorte d’enregistreur : quand nous nous réveillons, nous récoltons les informations de ce futur modifié. “C’est tout bête, c’est tout simple, tous les enfants le font !”
Trouver ses propres questions
Si l’on ne fait pas ce travail d’échange avec le double, on reste prisonnier des informations du futur créé par nos pensées inconscientes (en sachant que l’inconscient répète ce qu’il connait). On se pense dans un futur déjà pensé et c’est le futur créé par notre inconscient qui nous guide. Un enfermement qui nous submerge d’informations parasites que nous actualiserons malgré nous. En prenant l’écho des autres, nous nous égarons et vivons dans un potentiel préfabriqué qui ne sert pas forcément notre survie. Nous seuls sommes capables de survivre par nous-même, à une condition : faire intervenir celui qui nous dédouble et qui est le maître de nos questions. C’est la petite voix qui parle à notre oreille et pose les bonnes questions. Nous fournissons les réponses, celles-ci fabriquent un potentiel et notre double vérifie que ce potentiel est bien celui qui nous convient. Se laisser guider par son double, comme l’oiseau par le vent… Le futur que notre double nous propose est un futur adapté et qui se manifeste spontanément quand le corps dit “oui” et n’est plus stressé, qu’il se sent joyeux d’une vraie joie : la théophorie, c’est la joie du créateur, de cette partie créatrice qui nous informe.
Créer la mémoire du futur
Dans les ouvertures temporelles, nous fabriquons un futur potentiel. C’est la pensée qui en est créatrice, pour mémoriser un futur avant d’avoir à le vivre. Un futur qui n’a pas pu être mémorisé crée un déséquilibre. Il est à tout moment possible d’utiliser les ouvertures temporelles pour changer son futur. On peut aussi mémoriser un futur sans jamais avoir à le vivre : il devient du passé avec un sentiment de déjà vécu, ainsi un objectif peut être atteint alors qu’il n’a pas forcément été réalisé. “Quelque part” c’est fait, le futur l’a enregistré comme tel et on peut passer à autre chose.
Une responsabilité partagée
La pensée est tangible puisqu’elle crée un potentiel, une enveloppe pour une expérience possible. Les potentiels appartiennent à tous. Nous avons donc une grande responsabilité sur les pensées que nous faisons circuler : elles influencent le monde, que nous le veuillons ou non. À chaque fois qu’on crée un potentiel, si on le concrétise pas, il peut toutefois être mis en acte par quelqu’un d’autre. Pour utiliser au mieux cet effet miroir, nous devons nécessairement prendre conscience de nos pensées pour sentir notre choix, car celles-ci nous reviennent en plein visage. Cependant à tout moment nous pouvons les transformer en ouvertures psychiques via les ouvertures temporelles. Ce principe contenu dans “penser à faire à autrui ce que j’aimerais qu’autrui pense à me faire” a été résumé par un autre grand scientifique : “Aimez-vous les uns les autres”, “Aimez vos ennemis”… Une loi physique à méditer.
Chaine de solidarité contagieuse
Fabriquons les meilleurs futurs possibles en ayant les pensées qui activent ces réalités. Car l’idée que l’on se fait d’une chose est plus importante et impactante que la chose elle-même (c’est ce qui a permis, parait-il, aux Japonais solidaires de leurs agriculteurs endettés de manger des légumes irradiés sans conséquence). Dans la période charnière que nous traversons, particulièrement riche en opportunités et défis, notre corps a besoin d’être préparé à recevoir des flots d’information : s’il n’a pas en mémoire une solution, il risque de perdre les pédales. Comment se protéger ? En ayant un droit de regard sur nos pensées, en les conscientisant et en attirant des potentiels qui nous correspondent davantage.
Ouverture totale
Choisissez avec attention là où vous mettez votre énergie – pour éviter de passer votre temps à répondre à des questions qui ne servent à rien. Relâchez-vous avec une totale confiance en votre futur, échangez avec votre double (ou le Soi, sage intérieur, petite voix…) en lui confiant vos questions vraies, soyez dans la plus grande disponibilité d’esprit et laissez-vous guider par les signes. Vous savez, ces appels que vous ressentez intimement, ces correspondances ratées qui ne sont pas des hasards, ces clins d’œil de la vie… Faites ami-ami avec le temps et fiez-vous à vos intuitions.
Rainer Maria Rilke écrit dans Lettres à un jeune poète : “Être patient en face de tout ce qui n’est pas résolu dans votre cœur. Efforcez-vous d’aimer vos questions elles-mêmes, chacune comme une pièce qui vous serait fermée, comme un livre écrit dans une langue étrangère. Ne cherchez pas pour le moment des réponses qui ne peuvent vous être apportées, parce que vous ne sauriez pas les mettre en pratique, les vivre. Et il s’agit précisément de tout vivre. Ne vivez pour l’instant que vos questions. Peut-être, simplement en les vivant, finirez-vous par entrer insensiblement, un jour, dans les réponses.”
De cette histoire, vous pouvez n’en garder que ce que vous voulez, la réarranger, la réécrire même, car c’est le principe d’une histoire que de rendre sa matière malléable à quiconque veut la recréer. Je le répète, j’aime les histoires, surtout celles qui parlent d’ouvertures… temporelles ou autres.
Cet article s’inspire des propos de Jean-Pierre Garnier Malet, auteur de la théorie du dédoublement.