Se libérer de la dépendance chimique
Pour davantage de clarté, lire les chapitres précédents :
- chapitre 1 – Le monde comme un océan de potentialité pure
- chapitre 2 – Révéler notre puissance par le pouvoir de l’attention
La physique quantique nous apprend que l’observateur modifie le résultat de l’expérience et par conséquent sa réalité. Changer ou créer sa réalité commence dans nos cellules, car notre identité y est gravée. En effet, ce sont nos expériences et les informations stockées dans notre cerveau qui donnent des ordres à nos cellules et les habituent à un certain type de réactions et de comportements. Par nos automatismes, nous utilisons toujours la même « boite à solutions » qui génère des réactions chimiques sans cesse identiques. La répétition creuse chaque jour plus profondément les sillons des chemins neuronaux devenus familiers. Pour changer, nous devons modifier nos cellules, donc modifier le réseau neuronal en faisant évoluer notre comportement et notre façon d’interagir avec l’environnement. Tant que nous restons la même personne, avec les mêmes réactions, nous ne faisons que renforcer nos cellules avec notre identité. Comprendre ce fonctionnement permet de choisir et d’agir pour créer une nouvelle réalité.
Les connexions qui nous structurent
Le cerveau se compose de cellules nerveuses, les neurones, qui forment le réseau neuronal avec ses nombreuses ramifications. Chaque connexion est liée à une pensée ou un souvenir. Le cerveau construit ses propres modèles à partir du vécu : expériences, pensées et émotions sont passées au mixeur et connectées dans ce fantastique réseau fourmillant d’informations qui nous façonnent. Si par exemple, le concept d’amour est associé à la déception, ce sentiment ravive une souffrance, colorée de tristesse, de colère ou rage. La rage reconnecte à la souffrance, à son tour reliée à une personne en particulier, qui ramène à l’amour. Ce cercle vicieux, reflété dans le miroir du souvenir à travers lequel nous nous percevons, façonne le sentiment du « moi », de « qui je suis » (appelé aussi système de croyances). Comme le cerveau ne fait pas la différence entre ce qu’il voit (le présent) et ce dont il se souvient (le passé), les mêmes réseaux neuronaux sont activés et travaillent ensemble. La répétition d’une réaction ou d’un comportement aide les cellules à établir une relation privilégiée avec des sentiments devenus quotidiens (colère, frustration, dépression, souffrance…), ce qui renforce notre personnalité. Car il faut savoir que les neurones qui n’interagissent plus ou sont délaissés (par exemple, ceux associés à la joie, au plaisir ou à la fierté), perdent de leur ressort et n’établissent plus de connexion. Chaque fois que le processus de la pensée s’interrompt, il affaiblit la réaction chimique correspondante et les neurones finissent par perdre leur pouvoir de connectivité : une qualité à utiliser dans le sens de l’évolution, puisqu’abandonner un comportement nocif contribue à réduire le champ de sa réaction chimique.
La dépendance est émotionnelle
Toute expérience a une valeur émotionnelle qui se traduit par une réaction chimique. C’est dans la partie du cerveau appelée hypothalamus, sorte de mini-usine où sont rassemblées des substances chimiques, que les peptides, petites chaines d’acides aminés, se fabriquent en corrélation avec les émotions vécues. Il y a une substance chimique pour chaque sentiment (colère, tristesse, frustration, désir…). L’émotion a donc un poids physique et tangible ! Dès qu’une émotion est ressentie dans le corps ou le cerveau, les peptides sont immédiatement assemblés et lâchés dans le flux sanguin et se fraient un chemin dans le corps pour aller se fixer aux milliers de récepteurs externes des cellules : comme une clé dans une serrure, le peptide se fixe à la surface du récepteur, envoyant un signal à la cellule, sorte de sonnerie qui retentit : « Ici la dépression… Que la fête commence ! ». Les peptides, en créant des réactions chimiques en cascade, peuvent transformer le noyau de la cellule qui se « spécialise ». Et voilà notre cellule reconfigurée se mettre à crier : « J’ai faim ! Je n’ai pas eu ma dose ! ». Le corps va signaler au cerveau qu’il ne reçoit pas ce dont il a besoin, celui-ci va donc s’activer en s’appuyant sur des situations vécues passées et envoyer des images spécifiques s’imprimer sur le lobe frontal, créant ce qu’on appelle une dépendance.
Si tous les jours on bombarde une cellule avec la même substance (de la colère, par exemple), celle-ci, en se divisant, va créer une cellule-sœur qui aura bien plus de récepteurs adaptés à ces peptides de la colère (et moins pour les vitamines, minéraux et autres nutriments), accélérant aussi le processus de vieillissement. On va nourrir notre faim biochimique en créant des circonstances adéquates : plutôt satisfaire les peptides que de prendre réellement soin de soi. Par exemple, une dépendance au stress nous empêche de quitter un job ou une relation nuisible. Nos choix sont rendus ardus parce que brouillés par les substances chimiques associées. Est-on vraiment amoureux de l’autre ? Ou amoureux de l’anticipation des émotions dont on est dépendant ?
Une drogue, comme l’héroïne par exemple, développe ses récepteurs : plus la consommation augmente, moins le corps est capable de produire l’endorphine, sorte de héroïne naturelle. Les récepteurs perdent en sensibilité, piégés par leurs vieilles habitudes.
Reprogrammation neuronale
Le changement consiste à laisser son ancienne identité derrière soi pour réfléchir à qui on pourrait devenir : un autre futur possible nous appelle ! Il suffit de faire un premier pas : écouter le message que nous transmet chaque moment de lucidité, se fier à notre intuition et aux signes qui émergent. L’univers met des leçons à nos portes et des passages pour peu qu’on soit ouvert à l’introspection et à l’exploration hors des sentiers battus. Tout changement, comme les vieux schémas qui s’écroulent, s’accompagne d’un passage dépressif, car le pont entre le confort connu et le véritable confort est instable et déstabilisant. On perd parfois espoir en revenant à ses anciennes habitudes, mais ce qui compte est de réaffirmer son choix, jusque dans ses cellules ! Celles-ci sont animées par des potentialités inconnues : le système nerveux possède une énorme plasticité et la possibilité d’évoluer, de se réinventer et de créer. Il a été conçu pour expérimenter le unified field ou sentiment d’unité. Grâce aux images, à la méditation et la visualisation, nous pouvons voyager dans notre corps et notre esprit, agir ici-et-maintenant en posant des intentions. Quand on émerge d’une exploration, on est quelqu’un d’autre. L’expérience a laissé des traces dans notre cerveau, nos cellules se gorgent de nouvelles informations et reconditionnent le réseau neuronal : notre perception du monde n’est plus la même.
En prenant conscience de sa vraie nature, il n’y a plus ni questions ni réponses, juste une compréhension subtile et subite. On se met à agir, à faire des choses. De l’intention à la réalisation, la suite avec la route du temps.