« La photographie, c’est la vérité, et le cinéma, c’est vingt-quatre fois la vérité par seconde », dixit Jean-Luc Godard. Voici donc vingt-quatre images et les mots qui les éclairent, en passant d’un récit à l’essence des choses, pour vous guider, de façon personnelle et spontanée, à définir ce qu’est la vérité. La vérité se rapporte à la réalité, à la connaissance de soi et du monde, à la conscience, à la loi naturelle et ses grands principes, à la liberté et au libre-arbitre, à la responsabilité… Toutes ces notions sont essentielles pour trouver notre véritable place dans un univers qui, malgré ses dissonances, nous ramène à l’unité et à faire corps.
Prévu initialement comme un calendrier de l’avent, l’article se construit jour après jour… Certains sujets nécessitant parfois plus de temps, je prends la liberté de sortir du cadre, tout en maintenant une certaine forme de régularité. À suivre donc.
- Vérité et réalité (1/24)
- Vérité versus perception (2/24)
- Connaissance de soi et du monde (3/24)
- Loi naturelle et ses principes (4/24)
- Principe de Mentalisme (5/24)
- Principe de Correspondance (6/24)
- Principe de Vibration (7/24)
- Principe de Polarité (8/24)
- Le Principe de Rythme (9/24)
- Le Principe de Cause et d’Effet (10/24)
- Le Principe de Genre (11/24)
Vérité et réalité (1/24)

Hier soir j’ai assisté à la représentation de l’opéra « La clémence de Titus », avec la magnifique Cecilia Bartoli, à la Philharmonie de Luxembourg. C’est mon amie Luisa, chanteuse lyrique, qui m’y a entraînée. En arrivant, elle m’explique que la soprane qui devait tenir le rôle de Vitellia est tombée malade le jour même et que son ami, le chef d’orchestre Gianluca Capuano, nous attend avant de monter sur scène. C’est ainsi que j’ai traversé la scène et arpenté les coulisses avec Luisa pour trouver Gianluca : ensemble, nous sommes sortis fumer une cigarette et avons gentiment bavardé. Gianluca était d’un calme absolu tandis qu’il nous expliquait que, pour palier à l’absence d‘une des sopranos, les autres chanteuses avaient accepté de reprendre sa partition à tour de rôle.
Je n’ai jamais été aussi absorbée et envoûtée par la beauté d’un opéra et son interprétation. J’avais oublié l’intrigue et lire les sous-titres me détournait de l’essentiel : je restais le regard et l’oreille collés aux musiciens, aux chanteurs, au chœur, à leurs sonorités et moindres mouvements, à leur performance si vraie et incarnée. Il y avait une telle cohérence, une telle complicité palpable entre tous, que la musique était rendue belle, vivante… Était-ce le défi de reprendre un répertoire au pied levé par les trois chanteuses qui nous a tous tenu en haleine ? Le spectacle fut grandiose, mené tout en finesse, en douceur même, et l’éloquent final n’en fut que plus majestueux.
J’étais heureuse – de ce bonheur enfantin, émerveillé ! – de partager ce moment avec Luisa qui m’avouait avoir la chair de poule tout du long quand elle écoutait Cecilia chanter. Elle était également émue par l’attention avec laquelle Gianluca dirigeait l’orchestre en s’adaptant aux inflexions de Cecilia pour la mettre en valeur. Luisa m’a raconté qu’il était alors chef de chœur quand Cecilia avait viré le chef d’orchestre et réclamé que ce soit lui qui dirige l’orchestre. Depuis, elle ne veut que lui et il est son chef attitré.
Hier soir, j’ai vécu un moment de vérité. Musical, complice, émotionnel, visuel… La vérité est ce qui est vécu à un instant t et s’accompagne de conséquences, modelant ainsi le futur. C’est un mélange de densité et de légèreté. Un mouvement qui emporte et laisse une trace indélébile. Une expérience qui permet à quelque chose de se révéler et qui donne un sens à ce qui est vécu. La vérité est ce qui est ou à été : un fait, un évènement, qui peut se décrire selon les différents plans physiques de notre réalité. La vérité est faite de liens concrets, réels, qui se gravent dans la chair ou la matière.
La musique a participé à créer cette expérience, car elle est entrée dans mon corps et a provoqué une trajectoire unique, une série d’émotions et de pensées enthousiastes. La musique sert à créer de la beauté. Elle peut aussi servir à manipuler les esprits. Tout est question d’intention et de niveau de conscience.
Dans ce monde projeté qui essaie de nous distancer les uns des autres et qui encense le mensonge*, cultivons le lien, le vrai et le beau, plus que tout au monde : ainsi la musique devient une nécessité, celle de notre liberté. Car personne ne peut décider à notre place ce qui constitue une nourriture essentielle, vitale. N’obéissons qu’à notre vérité intérieure – celle issue de l’humilité, de l’expérience et de l’apprentissage – et à rien ni à personne d’autre.
*Le peu que j’ai compris ces dernières années, c’est que je ne sais pas grand chose. Car ce qui m’a été enseigné, depuis mon enfance et tout au long de ma vie, s’est révélé, en grande partie, soit faux, soit incomplet. Mon petit doigt me dit maintenant que, quand on nous demande de regarder dans une direction, c’est souvent à rebrousse-poil ou en s’en allant à contre-courant que nous nous approchons de la vérité. Il faut ainsi souvent « renverser » ce qui est proclamé sous le nom de « savoir », de « science » ou d’« information », pour le remettre à l’endroit.
Vérité versus perception (2/24)

Il neige. Mais ça ne se voit pas sur les photos que je prends de façon compulsive pour immortaliser ces premières précipitations de l’année. J’étais absorbée par mon travail et il a fallu que je lève la tête de mon ordinateur, subitement réceptive au signal d’un imperceptible changement, pour me rendre compte de cette réalité, ô combien précieuse.
J’ai essayé de capturer les flocons qui se déversaient, mais ceux-ci sont trop fins et mouvants pour s’imprimer. La réalité est parfois invisible à l’œil nu… de ma caméra. Je suis donc partie à la chasse aux flocons en traversant le parc de Luxembourg pour récupérer l’ouvrage que je viens d’illustrer : « Les entreprises familiales face à leurs limites ».
Les flocons ont laissé quelques traces floues de leur éphémère passage. Ils signifient, à leur façon, que la vérité est objective, factuelle. Ce sont les faits et les événements qui la composent. C’est ce qui « est » et a lieu dans le présent ; c’est ce qui « a été » et s’est déroulé dans le passé. La vérité ne concerne jamais le futur.
La difficulté pour admettre la vérité vient de la perception que nous avons des choses. La perception est le filtre – sorte de tamis qui censure certaines informations – par lequel nous observons la réalité. Alors que la vérité est une – et nue, car personnalisée sous les traits d’une femme dévêtue sortant d’un puits et portant un miroir –, les perceptions diffèrent et varient, s’en éloignent ou s’en rapprochent. Combien de fois nous acharnons-nous à vouloir considérer certaines choses comme des vérités ? Cela ne les rend pas vraies pour autant. En chacun de nous réside un arbitre de vérité biaisé.

Pour s’approcher de la vérité, il faut donc prendre conscience des filtres qui nous maintiennent enfermés dans notre perception. Cela demande un important travail d’introspection, d’authenticité et de connaissance de soi. « Connais-toi toi-même » prend ici tout son sens, car seul le dieu solaire, Apollon, règne par son sens de l’objectivité.
La conscience est donc notre capacité à reconnaître les caractéristiques et la signification des événements qui se produisent, à la fois en nous-mêmes (selon notre fonctionnement psychique) et dans le monde (univers à la fois physique et métaphysique) au sein duquel nous existons et agissons. Tous deux sont régis par des lois immuables.
En plus de devoir être identifiée, la vérité demande à être défendue. Quand le mensonge et le solipsisme* sont omniprésents, il faut les combattre pour remettre la vérité au zénith en faisant l’effort de la connaissance et en pourfendant l’ignorance. Se fourvoyer par ignorance ne nous rend pas justice.
La vérité est simple : un enfant peut la comprendre, car il en fait l’expérience. C’est la défaire des oripeaux, dont la drapent les habitudes entretenues par l’ignorance ou les manipulations mensongères, qui nécessite un combat, un engagement, un inconfort momentané. Il en va de notre bien le plus précieux : notre liberté de choix.
*Le solipsisme (du latin solus, ‘seul’ + ipse, ‘soi-même’ et -isme, ‘doctrine’) est l’ennemi de la vérité : la doctrine affirmant que seuls le « moi, moi, moi » et ses manifestations existent (me, myself and I – ou moi, moi-même et je) est une négation des lois physiques et métaphysiques.
Connaissance de soi et du monde (3/24)

J’ai pris l’avion il y a quelque temps. Presque trois ans que je n’avais pas utilisé ce moyen de transport. Et une chose m’a frappée : le niveau de contrôle auquel le voyageur est soumis. Tel un robot, on est entraîné à suivre des lignes droites, à rester dans les clous et à passer contrôle sur contrôle dans un état de semi-hypnose. Puis à consommer.
Alors j’ai décidé de résister en prenant les chemins de traverse, histoire de rester humaine. Je me suis glissée sous les cordons pour couper court au slalom imposé par le tracé, j’ai salué chaque agent de sécurité et ai blagué avec celui qui s’occupait de mes effets sur le tapis roulant, j’ai marché en zigzaguant là où tout indiquait la ligne droite… Et je n’ai pas dépensé un centime. Bref, j’ai désobéi à chaque injonction sous-jacente.
Ça fait des mois que j’ai envie de transmettre la « loi naturelle », celle qui organise notre monde physique et métaphysique, celle qui se réfère à la vérité et éveille à la conscience. Mais cette matière dense me semblait nécessiter un minimum d’intégration. Et puis, sans crier gare, le 1er décembre au soir, j’ai décidé d’écrire un texte par jour, en guise de calendrier de l’avent, pour remettre la vérité et ses principes à l’honneur. Il y sera question de connaissance, de conscience, de cohérence, d’équilibre, de libre arbitre… et des lois universelles, celles qui ne sont pas créées par l’homme, mais inhérentes à la création.

En tant qu’être humain, nous avons accès à deux niveaux de connaissance : la connaissance de soi (microcosme ou arcane mineur) et celle du monde qui nous entoure (macrocosme ou arcane majeur). Arcane signifie connaissance : elle révèle les mystères qui nous émancipent. Cette connaissance est cachée, soit pour éviter qu’elle ne tombe entre de mauvaises mains, soit pour être réservée à une minorité qui exerce ainsi un pouvoir sur les autres êtres humains.
La connaissance de soi permet de comprendre comment fonctionne notre psyché : ce qui favorise l’équilibre ou au contraire entraîne le déséquilibre. La connaissance du monde regroupe la loi naturelle et ses grand principes : à la fois physiques et spirituels, ceux-ci permettent soit de servir l’ordre, la paix, la joie, soit de générer le chaos et la violence.
Or, c’est le niveau de conscience de la population qui crée la réalité du monde dans lequel nous évoluons. Si notre monde va mal, c’est bien parce que nous y avons contribué, soit par ignorance, soit par manque de conscience. Pour renverser la vapeur, appuyons-nous sur la connaissance qui nous émancipe.
Loi naturelle et ses principes (4/24)

Venise est ma ville de cœur. Pour moi qui ai baigné dans plusieurs cultures, je dis souvent que, si ma tête est française, mes pieds s’enracinent dans la terre luxembourgeoise ; quant à mon cœur, qui bat et s’enthousiasme pour un rien, il est italien.
Venise me remet le cœur à l’endroit à chaque fois que j’y séjourne. Depuis trois quatre ans, je n’avais pu fouler aux pieds la belle cité : j’y suis revenue pour rendre un dernier hommage à deux personnes très chères. Ce moment triste fut aussi joyeux et complice. Ces précieux instants passés en « famille », par cet inestimable lien qui n’est pas forcément de sang, m’ont nourrie d’amour et m’ont remise à ma juste place. Nous sommes tous intrinsèquement liés les uns aux autres et c’est ce qui fait notre véritable richesse. C’est à Venise que je retrouve cette vérité, par la douceur et la chaleur des relations.
Dans cette ville qui est comme une bulle hors du temps, je retrouve le goût des choses vraies : la fraternité et la générosité auxquelles les relations attentionnées me réveillent, l’humilité à laquelle m’enjoignent les distances parcourues à pied, l’impermanence à laquelle le mouvement de l’eau me rappelle et me berce, le sens esthétique de la ville qui m’invite à prendre des décisions justes et bonnes…
Nous sommes tous nés libres et égaux en droits. La loi naturelle nous rappelle que ses principes s’appliquent à tous, sans exception et sans considération personnelle. Ils sont inhérents à la création dont nous-mêmes sommes issus. Cette loi naturelle n’est pas créée par l’homme, n’en déplaise à son égo. Elle seule peut être nommée « loi » : toute autre expression n’est qu’une tentative de prise de pouvoir, car, comme énoncé précédemment, nous sommes tous nés libres et égaux en droits. Dans ce cas, qui peut donc s’ériger en « autorité » pour s’arroger des droits exclusifs ? Seule la loi naturelle fait autorité.

La loi naturelle s’exprime à travers sept principes fondateurs, plus un huitième qui les réunit tous. Ces grands principes s’imposent d’eux-mêmes, car ils sont effectifs, contraignants et immuables. En clair, ils existent, personne n’y échappe et ils ne changent jamais. Ils « sont » tout simplement, s’appliquent qu’on y croie ou pas et se fichent de notre avis ou croyance personnelle. Appelés notamment principes hermétiques – issus du Hermès Trismégiste, le « trois fois très grand » messager des dieux qui diffuse la sagesse universelle à l’humanité d’en bas –, ils gouvernent les conséquences du comportement humain. Concrètement, ils donnent accès aux prérequis nécessaires pour sortir du chaos personnel et collectif, pour obtenir ce que nous désirons en accord avec le bien commun.
Les sept principes hermétiques sont :
- Mentalisme
- Correspondance
- Vibration
- Polarité
- Rythme
- Causes et effets
- Genre
Ces sept principes, ainsi que le huitième qui les concilie et viendra à point nommé, seront détaillés dans les prochains épisodes… Ai-je attisé votre curiosité ?
Principe de Mentalisme (5/24)

Que serions-nous prêt à faire pour concrétiser un monde désiré ?… Les trois années écoulées m’ont beaucoup donné à penser. Tout s’est accéléré dans ma tête. Pour faire face à la sensation d’un étau qui se resserre, pour rebondir au braquage mental qui m’a culbutée dans une autre dimension, je n’ai cessé de repenser le monde, d’interroger mes repères et mes représentations. Il faut parfois déployer une énergie phénoménale pour ne pas sombrer et diriger ses pensées à des fins bénéfiques. Créer un espace mental ouvert sur un monde désiré, préserver sa liberté de penser est un combat quotidien.
« Le Tout est Esprit ; l’Univers est Mental. »
En premier vient l’esprit – la pensée créatrice, le rêve, l’inspiration, le souffle divin –, car tout est manifestation de l’esprit. Numéro un des sept principes, le mentalisme confère à la pensée un pouvoir primordial, celui de se manifester dans la matière. Parce qu’il contient le souffle de l’inspiration et qu’il peut prendre des allures de fulgurance, la première fonction du mental est de créer. Les autres principes le complètent.
Le mental est, sur terre, l’outil qui permet de générer une nouvelle réalité. Tout dans l’univers – et dans notre propre expérience – est créé par la pensée. Il n’existe rien qui soit issu d’un autre processus. Quelles que soient nos pensées, positives ou négatives, assumées ou induites par autrui, conscientes ou inconscientes, ce que nous pensons devient une réalité matérielle. À nous d’en prendre conscience et de diriger nos pensées plutôt que les subir.

Autre pouvoir, celui de la transmutation mentale : selon la détermination et la persistance de notre désir, par l’imagination, la visualisation ou tout autre moyen de focalisation, la pensée peut être utilisée pour modifier notre état psychique et les obstacles rencontrés. Il est parfois nécessaire d’agir sans attendre et avec détermination, car le changement réagit, non au niveau temporel (en pensant que le temps va jouer en notre faveur), mais au niveau vibratoire (en modifiant sa vibration). Notre vécu peut ainsi être instantanément transmuté en faisant « comme si » nous expérimentions une autre réalité.
L’attention est au centre de cette dynamique mentale de création : voilà pourquoi, pour nuire, il peut être très bénéfique de nous distraire continuellement. Pensons-y : une véritable guerre est déclarée à notre capital mental. Harcèlement administratif et étatique, robotisation outrancière, découpage de cheveux en quatre, digitalisation en veux-tu en voilà, confusion organisée… Tout ça occupe et distrait notre mental au détriment de ce qui est essentiel, à savoir l’utiliser pour œuvrer à une harmonie commune.
Choisissons donc avec grand soin là où nous mettons notre énergie… psychique. Il en va de notre survie. Diriger notre attention sur ce qui est bon, beau, vrai, et faire des choix radicaux, audacieux, est toujours récompensé. Car à chaque fois qu’on tranche dans le vif, on libère une généreuse quantité d’énergie qui va pouvoir se mettre au service du bien commun. Il ne s’agit pas de trancher pour trancher, mais de sentir ce qui est intimement désiré, de dire un profond « oui » à cette nouvelle orientation, d’y diriger son attention… et, quand le fruit est mûr, de laisser la décision se matérialiser comme une délivrance, un accouchement dans la joie.
Avec les principes de la loi naturelle, nous entrons dans le vif du sujet, sa substantifique moelle. Dans l’obsession du contrôle, le plus influant est le contrôle mental (précisément en raison du principe de mentalisme). Le contrôle mental, ce n’est pas seulement imposer des sujets « d’actualité » sur lesquels rester focalisé, des prétendues causes à défendre, etc. C’est aussi nous occuper l’esprit avec des choses insignifiantes. Guy Debord l’a très bien décrit dans « La société du spectacle ». Toutes ces habitudes comme le journal télévisé, les infos 24/24, le smartphone, les réseaux sociaux ou tout autre distraction, c’est une façon de détourner notre précieux temps de pensée. Agir à contre courant d’une tendance aussi forte, la technologie aidant, demande une féroce volonté pour reprendre à son propre compte cet immense pouvoir de la pensée. Nous avons la clé : « La vraie transmutation (…) est un art mental. »
Les citations sont issues de « Le Kybalion : Étude sur la philosophie hermétique de l’ancienne Egypte et de l’ancienne Grèce », Les trois initiés.
Principe de Correspondance (6/24)

Quand je dessine ou quand je crée un système visuel, je cherche à retrouver une cohérence et une harmonie internes. Je suis à l’affut des moindres signes qui vont amener à matérialiser un équilibre, une unité : ce processus passe entre autres par le ressenti et le regard. Certains dessins sont plus réussis que d’autres.
Que ce soit un dessin gribouillé en vitesse ou la charte graphique d’un client, tous deux peuvent contenir, à leur niveau, la même harmonie que celle qui émane du cosmos ou de l’éclosion d’une fleur. Car dans la nature, tout s’organise et se structure selon des schémas spécifiques : de cette beauté, on ne s’en lasse pas.
Je n’ai pas toujours les mots pour expliquer pourquoi je rechigne à retoucher une œuvre que j’estime être belle et qui « se tient ». Si j’avais des notions de géométrie sacrée, étude des formes qui apportent beauté et harmonie à ce qui nous entoure, je pourrais argumenter. Ma connaissance de l’équilibre et de l’harmonie visuels vient de la « sensation » que j’éprouve à la vue du dessin et de mon long apprentissage par le regard. Le regard s’éduque par l’observation.
« Ce qui est en Haut est comme ce qui est en Bas ; ce qui est en Bas est comme ce qui est en Haut. »
Après le principe de mentalisme vient celui de correspondance qui, pour asseoir la loi naturelle, repose sur l’unité, la similarité et l’harmonie. Dans la création, tout se tient : tout est unifié, intriqué et interdépendant. Cette unité provient d’une similarité qui se conjugue sur tous les plans (physique, mental et spirituel) en maintenant des relations constantes et des manifestations similaires.
Pour façonner l’harmonie, l’univers se sert de la proportion en déployant le même rapport de l’infiniment petit à l’infiniment grand : ces rapports de mesure, de volume, etc., créent une musique qui accorde toutes les parties. L’univers est également holographique : le tout est contenu dans chaque partie de ce tout et chaque partie est dans le tout. Autrement dit, il y a autant d’informations contenues dans l’univers que dans chaque unité qui le compose. La similarité, quant à elle, se manifeste par la fractale : une structure, un motif qui se répètent à l’infini par un processus itératif et faisant invariablement réapparaître l’ensemble de la structure. La fractale est une merveille, à l’image du choux Romanesco ou d’une branche de fougère, qui inscrit une infinité d’infinis dans un infini.
Ainsi, les mêmes dynamiques se retrouvent à toutes les échelles, partout et tout le temps : le microcosme est un miroir du macrocosme et vice versa, l’extérieur reflète l’intérieur et notre environnement devient un miroir de nous-mêmes… Chaque aspect de ce fascinant univers qui nous contient est régi par des structures équivalentes et obéit aux mêmes réplications ou itérations. Ce merveilleux principe nous permet donc, ô miracle, de déduire intelligemment l’inconnu du connu.

Au niveau mental aussi, c’est la soif du « miroir » qui nous influence, de sorte qu’une pensée attire une pensée identique. À chaque fréquence émise, l’univers se met en quête d’une fréquence similaire et nos pensées récurrentes, portées par l’émotion qui les sous-tend, utilisent leur prodigieux magnétisme pour attirer, tel un aimant, les situations qui leur correspondent : c’est de cette façon que le négatif attire le négatif et que le positif attire le positif.
S’établit ainsi une correspondance entre ce qui est créé mentalement et ce qui est manifesté ; un jeu de miroir entre l’invisible (le mental) et le visible (la manifestation), entre l’intérieur et l’extérieur. La manifestation apporte la preuve de ce que nos pensées renvoient en termes de vibration.
Par effet miroir, changer le monde peut donc se faire en se changeant soi-même – ce que Gandhi a bien résumé en ces termes : « Sois le changement que tu veux voir dans le monde. » Par ailleurs, toute modification sur le plan physique agit également au niveau mental et spirituel (il n’y qu’à sortir nous dégourdir les jambes pour modifier notre état mental), et inversement.
Nous pouvons choisir de créer ce que nous désirons, car créer nous est inné. Au lieu de nous laisser entrainer dans des luttes ou des conflits vains, au lieu de s’accrocher et de chercher un coupable ou une autorité à blâmer, faisons ce pari : optons pour la conscience, celle qui nous confronte à nos responsabilités. Miroir, ô beau miroir, dis-moi comment j’entretiens la violence et le chaos de ce monde ? Dis-moi : suis-je esclave ou homme libre ? Ai-je choisi le confort ou le courage nécessaire à la liberté ? Quelle est cette part divine en moi qui cherche à se manifester ?… Ensemble, nous pouvons embrasser un monde libre.
Les citations sont issues de « Le Kybalion : Étude sur la philosophie hermétique de l’ancienne Egypte et de l’ancienne Grèce », Les trois initiés.
Principe de Vibration (7/24)

Quelle est donc cette chose mystérieuse nommée ressenti ? Une mine d’or renfermant de précieuses et judicieuses informations. Combien de fois suis-je prévenue par une sensation, des antennes qui se dressent, des signaux qui clignotent imperceptiblement ? Je reçois ces informations et il m‘arrive, malgré tout, de me laisser saisir par une forme d’hésitation qui m’embarque à baisser ma garde et m’éloigne de la vérité. Ce malencontreux détour de vérification accompli, je refais vite marche-arrière pour revenir à mes premiers indicateurs, ceux qui sont connectés aux vibrations du monde.
Une personne croisée lors d’une réunion a qualifié son intuition de bullshit detector (détecteur de baratin). Quelle meilleure parade pour ne pas se retrouver « piégé », pris au dépourvu par toute forme de manipulation. Car le ressenti intuitif est la plus haute forme d’intelligence : émotionnelle, branchée sur l’âme, elle taille dans le vif, n’en déplaise à notre égo joyeusement détrôné.
L’intuition est nécessaire aussi à toute expression poétique : faire vibrer les mots, les couleurs et les traits, les sons et les notes, les nombres et les proportions, etc., c’est rendre compte de l’énergie vibrante qui compose et ordonne le monde. La démarche esthétique porte dans son cœur le potentiel vibratoire dont elle est la trace.
« Rien ne repose ; tout remue ; tout vibre ».
D’où vient le monde ? Ne viendrait-il pas d’une vibration originelle, d’un son primordial capable de donner forme à la matière jusqu’à ce que celle-ci se solidifie ?… Tout, dans l’univers, est pure énergie.
Qui dit énergie, dit mouvement. Rien n’est jamais statique ou à l’arrêt. Les atomes sont en perpétuel mouvement, y compris les objets autour de nous, malgré leur apparente immobilité ou stabilité. Comme une roue qui tourne à pleine vitesse et semble être à l’arrêt.
Qui dit énergie, dit vibration. Tout ce qui se manifeste est issu d’une vibration, chaque composante vibrant à des niveaux différents. Ce sont ces différentiels de densité vibratoire qui créent le mouvement. Tout obéit donc au mouvement et se condense en une vibrante énergie.
Puisque tout vibre, tout s’influence et est de même nature. C’est l’éther, si cher à Zeus, qui sert de milieu de transmission aux ondes (telles que la chaleur, la lumière, l’électricité, le magnétisme…). Plus précisément, l’éther vibre à un niveau supérieur et relie les formes d’énergie vibratoire entre elles. Tels des aimants, et contrairement au magnétisme de leurs pôles, les énergies vibrant sur des fréquences similaires s’attirent, tandis que celles ayant des fréquences vibratoires opposées se repoussent. Nous attirons donc à nous tout ce qui résonne ou vibre sur la même fréquence que nous.

Notre état vibratoire est l’information que nous envoyons à l’univers. Il combine deux composantes : les pensées et les émotions les plus récurrentes et intenses. Le pareil attirant le pareil – selon le principe de correspondance, le positif attire le positif et rend créatif, confiant, joyeux, aimant, tandis que le négatif appâte le négatif et rend dépressif, dépendant, agressif, envieux –, il est vital de prendre conscience des vibrations que nous diffusons. Car nous pouvons décider de changer de fréquence : étant donné que rien ne se repose, il est toujours possible de modifier son taux vibratoire. Frayant l’air tel des ondes radio, nous pouvons choisir la chaine que nous voulons capter pour cultiver les pensées et émotions qui vont dans le sens de notre désir profond.
La vibration est un transmetteur : d’émotion (joie ou peur), d’état mental (force ou faiblesse), de niveau de conscience (connaissance ou ignorance). Ce processus d’induction mentale peut être utilisé positivement (recevoir force ou savoir) ou négativement (hypnose collective). Nous sommes tous potentiellement influençable par induction, surtout en ignorant ce phénomène. Si nous baignons dans un monde vibratoire, imaginez ce que des ondes électromagnétiques peuvent avoir comme influence sur nous. Pensez à ce qu’un flot de nouvelles alarmantes induit au mental…
Pour nous protéger d’une atmosphère délétère, il est possible de favoriser des vibrations hautes, car la vibration supérieure l’emporte toujours sur la vibration inférieure. C’est la transmutation mentale – application pratique du principe de vibration – qui nous permet de diriger nos pensées et d’élever notre vibration au niveau désiré. En tant qu’émetteur et récepteur baignant dans le continuum vibratoire de l’univers, chérissons ce potentiel et défendons-le bec et ongles.
Les citations sont issues de « Le Kybalion : Étude sur la philosophie hermétique de l’ancienne Egypte et de l’ancienne Grèce », Les trois initiés.
Principe de Polarité (8/24)

Mes amies se moquent gentiment de moi : il parait que je suis tête en l’air, un peu perdue dans mes nuages, que j’acquiesce pour aussitôt revenir sur ma décision, que je structure mon argumentation avec des points… malheureusement le premier point n’est jamais suivi du deuxième, etc. « On attend toujours », disent-elles, en souriant ironiquement.
Pourtant, je suis plutôt structurée dans mon travail : il m’arrive même de trouver que certaines personnes ne le sont pas du tout, ce qui peut parfois m’exaspérer. Nous sommes donc ici en présence d’une qualité – l’ordre, la structure, la clarté – que j’applique, selon les circonstances, avec des degrés très variables, d’un extrême à l’autre. Pour les uns, je suis très structurée (il n’y a qu’à voir comment je remets en place un texte que l’on me confie en lui redonnant une articulation impeccable, avec un oeil de lynx), pour les autres, j’en manque singulièrement.
Cette photo qu’un talentueux photographe a pris lors d’un shooting vidéo est certainement la réponse à cette drôle d’équation : je suis sans doute tellement structurée dans mon travail que je me relâche complètement en dehors. Ainsi les opposés se rejoignent : structurée et tête en l’air sont les deux facettes d’un même caractère. Si dans un même bateau, qui tombe à l’eau ? Mais surtout, qui n’a pas fait cette même expérience ?
« Tout est Double ; toute chose possède des pôles ; tout a deux extrêmes. Semblable et dissemblable ont la même signification ; les pôles opposés ont une nature identique, mais des degrés différents ; les extrêmes se touchent. »
Tout est duel et comporte deux pôles qui semblent opposés et contraires. En réalité, les opposés sont identiques en nature, mais différents en degrés : amour et peur (manque d’amour), lumière et ombre (manque de lumière), savoir et ignorance (manque de savoir), conscience et inconscience (manque de conscience), énergie et apathie (manque d’énergie), ordre et confusion (manque d’ordre), etc. Les contraires manifestent les deux extrêmes d’une même réalité et chaque chose conditionne son complément en termes de manque ou de degrés. De la même façon qu’une pièce n’existe que par son côté pile et son côté face, celle-ci porte en elle une chose et son contraire, tout en étant une seule et même chose.
La vie ressemble à un cercle où les extrêmes se rejoignent. Comprendre ce principe, c’est prendre conscience qu’une chose et son contraire coexistent et représentent différentes intensités d’une même réalité. C’est accepter de connaître une chose grâce à son contraire : on sait que c’est chaud parce qu’on a expérimenté le froid. Le chaud et le froid semblent opposés, mais ils sont une seule et même réalité : ils se distinguent simplement par une différence de degrés. La différence réside également dans notre perception : ce qui est chaud ou froid pour moi n’est pas forcément ressenti de la même façon par mon voisin.

« Toutes les vérités ne sont que des demi-vérités ; tous les paradoxes peuvent être conciliés. »
Qui dit polarité dit choix entre différentes vibrations qui semblent opposées. Ce mouvement pendulaire d’une vibration à l’autre est assuré par la pensée, jusqu’à s’arrêter sur un choix. Temporairement et de façon si fugace qu’il est souvent difficile de s’en apercevoir, notre pensée peut être suspendue. C’est alors que, à cet instant précis, la pensée se trouve au-delà de la dualité : un moment de non-choix dans lequel il est possible d’entrevoir l’absolu dans l’immobilité.
L’absolu et le relatif sont les deux pôles de la vérité, l’absolu étant « les choses telles que l’Esprit de Dieu les connaît », et le relatif « les choses telles que la plus haute raison de l’homme les comprend ». Le principe de polarité auquel nous soumet notre réalité humaine, mortelle et relative, n’existe pas au niveau de l’absolu. Ce paradoxe s’exprime à travers les deux pôles « opposés », que son l’absolu et le relatif, de la vie sur terre et la Vie immortelle de notre Âme.
Les principes Yin et Yang représentent les incessantes transformations de tous les aspects de la vie et de l’univers. Présentés souvent comme opposés, alors qu’ils sont complémentaires, ils évoluent dans un mouvement perpétuel de l’un à l’autre, offrant ainsi en continu une expérience de chaque principe : le Yin se manifeste dès que le Yang arrive à son maximum, et inversement – l’un ne peut exister qu’en relation avec l’autre, c’est pourquoi chaque principe est représenté dans son opposé. Le passage, qui permet à un pôle de se transformer en son contraire, se fait tout d’abord par une lente maturation, suivie inexorablement d’une mutation. Si on sait que le changement de saison a lieu au moment des solstices, en ce qui nous concerne, l’évolution de notre maturation et le moment de la mutation sont des inconnues.
L’harmonie résulte de l’équilibre entre les opposés et décrit le flot même de la vie. C’est par l’échange qu’elle s’entretient, en recherchant l’autre polarité, celle manquante. C’est l’art même de la polarisation. Notre transformation est à portée de main, en jouant à déplacer le curseur : qui veut recevoir doit savoir donner, etc. Chacun doit payer le prix de ce qu’il désire en polarisant différemment conscience et vibrations pour prendre du recul et avoir une vision d’ensemble beaucoup plus pacifiée.
Les citations sont issues de « Le Kybalion : Étude sur la philosophie hermétique de l’ancienne Egypte et de l’ancienne Grèce », Les trois initiés.
Le Principe de Rythme (9/24)

Quels sont donc ces rythmes qui nous bercent intérieurement ? J’ai mis en pause mes articles sur la vérité… Était-ce pour intégrer cette connaissance juste effleurée ou parce que j’avais d’autres nécessités à concrétiser ? Je me permets de ressentir ces alternances subtiles entre production et introspection.
J’ai arrêté de travailler chez Terra. J’y allais tous les mardis et voilà que cet engagement salutaire qui me faisait respirer l’air frais, retourner la terre et converser avec mes copains de récolte me fait défaut. Car Terra ferme ses portes et ne rouvrira qu’en février. L’hiver invite au retour à soi.
Et quel est donc ce cycle plus important qui m’a fait passer de la table de graphiste au cabinet de coaching et qui refait une boucle pour me ramener à la création concrète, visuelle. Je recréer des mondes et la relation évolue en changeant de face à face, alternant maturation et concrétisation.
Que dire, enfin, de ce retour de bâton planétaire qui nous remet face aux fantômes d’un passé qu’on pensait révolu…
« Tout s’écoule, au dedans et au dehors ; toute chose a sa durée ; tout évolue puis dégénère ; le balancement du pendule se manifeste dans tout ; la mesure de son oscillation à droite est semblable à la mesure de son oscillation à gauche ; le rythme est constant. »
Tout est cycle. Tout coule, fluctue, rentre et sort… Tout s’élève et chute. Tout début annonce une fin et toute fin devient un début. Lorsqu’une chose arrive à un point culminant, le mouvement du balancier s’enclenche. Tel un pendule, ce principe – lié à celui de polarité – indique un courant alternatif influencé par deux pôles. C’est ce qui explique le progrès et le recul, la montée et la chute, la réussite et l’échec, la connaissance et l’oubli… Ce principe qui se manifeste partout (dans la création et la destruction des mondes, dans notre état émotionnel et mental, dans nos prises de conscience et périodes d’inconscience) est la seule constante prévisible, le mouvement infini de l’expression de la vie, qui se déploie et se rétracte, à jamais.
Ce rythme est à la fois familier et mystérieux. Si on perçoit l’alternance du jour et de la nuit, la régularité des saisons, si on arrive à reconnaitre un début, un durée, une fin ou une répétition aux choses, où se situe précisément le début et la fin ? Car la fin est déjà le commencement de son complément… Et cela se complexifie quand on sait que ces mouvements de contraction et d’expansion obéissent à une dynamique fractale créant des rythmes à l’intérieur du rythme. Nous sommes pris dans un continuum de vibrations balancées de rythme en rythme, oscillant chacun entre deux polarités.

« Le principe de rythme, implique la vérité que dans tout se manifeste un mouvement mesuré, un mouvement d’allée et venue, un flux et un reflux […]. Il y a toujours une action et une réaction, une avance et une retraite, une élévation et un abaissement dans tous les phénomènes de l’univers. »
Pour illustrer le rythme, on utilise le compas qui permet de tracer un cercle. Au centre du cercle, un point immobile, le point zéro, par lequel repasse le pendule avant d’aller à l’autre extrême. Point de référence qui définit le mouvement par rapport à l’immobilité, il permet de fixer la rotation. Chez nous, ce point d’équilibre est situé dans le cœur.
Les mêmes fréquences s’attirent : lorsque le balancier du pendule atteint une certaine fréquence, il repart dans l’autre sens, attiré par la fréquence correspondante de l’autre côté. Sauf au point zéro, là où se trouve l’immobilité vibrante de vitalité, là où le rythme s’annule. « Le rythme peut être neutralisé par une application correcte de l’art de la polarisation. » Cet art consiste à changer son niveau vibratoire pour atteindre un état particulier, un point de détachement assimilable au point zéro. C’est une façon de réduire l’amplitude de l’oscillation du pendule, voire à la neutraliser.
Toutes les tendances peuvent donc être dépassées, surmontées, par un retour de balancier, en impulsant un effort, une volonté du cœur, un éveil de la conscience. Alors, malgré une vague de fond qui assombrit notre monde, nous pouvons cultiver vaillamment un point zéro, un point d’attention qui nous élève et attire le bon, le beau.
Les citations sont issues de « Le Kybalion : Étude sur la philosophie hermétique de l’ancienne Egypte et de l’ancienne Grèce », Les trois initiés.
Le Principe de Cause et d’Effet (10/24)

Comment expliquer que certains de mes désirs ou volontés sont suivis d’effets immédiats, alors que je rame pour d’autres sans arriver à quoi que ce soit ? Là où je suis confiante, les résultats se manifestent avec une certaine facilité ; au contraire, là où j’ai investi parfois beaucoup d’énergie, j’ai l’impression de me heurter à un mur de verre. Pourquoi mes efforts ne portent-ils pas toujours leurs fruits ?
Et comment expliquer le chaos dans lequel nous vivons tandis qu’à chaque nouvelle année, à chaque nouveau président, à chaque changement de régime, on nous promet un renouveau ? La violence, la guerre, l’injustice et l‘asservissement sont à l’œuvre sous nos yeux et pourtant rien ne change. Surtout, rien ne semble pouvoir y changer quoi que ce soit. Pourtant nous sommes nombreux à nous engager pour un monde meilleur, chacun à notre façon…
« Toute Cause a son Effet ; tout Effet a sa Cause ; tout arrive conformément à la Loi ; la Chance n’est qu’un nom donné à la Loi méconnue ; il y a de nombreux plans de causalité, mais rien n’échappe à la Loi. »
Le principe de cause et d’effet implique que « rien n’arrive jamais sans une cause ou, mieux, sans une succession de causes ». Chaque cause a son effet et vice versa. « On récolte ce que l’on sème », car rien n’est le fruit du hasard. Ici, nous entrons dans le règne de la causalité, de la semence et de la récolte, du « juste retour ».
En effet, toute action (ou inaction !) comporte un certain degré d’énergie qui implique qu’une énergie similaire retourne à sa source. Elle fait que le pareil attire le pareil et que tout part d’un point pour y revenir, par effet boomerang en tous points semblable : en quantité, en qualité et en intensité. Ainsi, ce que nous disons, pensons, ressentons et mettons en action (consciemment ou inconsciemment), nous revient de la même manière, à un moment donné.
Nous percevons la raison de certaines conséquences : celles que nous expérimentons dans notre quotidien, interprétées par un mental qui raisonne de façon linéaire et limité au conscient. Un ordre explicite, en somme. Mais il existe d’autres effets qui restent apparemment inexpliqués, mettant en jeu l’inconscient personnel ou collectif : un ordre « implicite ». C’est lié au principe de correspondance qui implique que chaque chose se manifeste également sur différents plans, comme au sein d’un continuum vibratoire. C’est aussi lié à la temporalité et au laps de temps qui sépare la cause et l’effet : si les synchronicités se manifestent dans un délai imperceptible (parce que l’échange d’informations entre le vide et la matière se fait à la vitesse de la lumière !), certains effets sont le résultat de causes beaucoup plus lointaines, voire inconscientes.
Nous sommes en quelque sorte piégé dans un plan spatio-temporel, un présent qui est le résultat d’un passé auquel nous n’avons plus accès et qui ne peut être changé : notre seul plan d’action (et d’effets à venir) concerne le futur. Nous sommes également perdus dans un univers qui passe constamment de l’implicite à l’explicite, un flux appelé holomouvement qui manifeste un feedback continu entre matière et conscience, dont nous ne percevons pas toujours la relation. L’absence de cause équivaut donc à une absence d’information, due à un plan de causalité qui nous échappe. Ainsi, une cause inconsciente peut avoir un effet conscient et une cause consciente peut avoir un effet inconscient.

« Rien ne peut atteindre plus haut que sa propre source ; rien n’est appliqué qui ne soit déjà impliqué ; rien ne se manifeste dans l’effet qui ne soit déjà dans la cause. »
Nous nous percevons souvent comme un pion impuissant sur un échiquier, la victime d’une cause extérieure : notre passé, les circonstances, les autres, le temps qui passe, l’environnement, l’inconscient collectif… En réalité, nous alimentons à la fois les causes et les effets.
Pour échapper à l’effet et créer un changement, nous sommes invités à nous élever mentalement à un plan supérieur, à dominer nos sentiments, nos habitudes, nos tendances (au lieu d’obéir à ce qui nous entoure, au passé, à la suggestion, au pouvoir d’autrui). Pour jouer le jeu de la vie, il faut revenir à la cause et prendre notre responsabilité à bras le corps. Car agir sur les effets ne sert à rien : pourtant, c’est le principal focus de tout ce qui alimente nos actualités et notre quotidien ! Nous acceptons, sciemment ou non, d’être pris dans une chaine de réactions face à un effet auquel nous ne pouvons rien changer… À moins de sortir de la mêlée.
Selon le principe de mentalisme, ce sont nos pensées qui sont créatrices de réalité : celles-ci sont les causes des effets à venir. Tout part de l’intérieur. Il nous faut donc agir au niveau de nos pensées, de notre monde intérieur, de notre conscience… Seul véritable travail digne de ce nom. En veillant à notre intégrité et vérité (d’être libre et souverain), en harmonisant pensées, émotions et actions (trilogie gagnante), nous verrons émerger une nouvelle réalité, plus en lien avec qui nous sommes et avec nos intentions profondes. Passer maître dans l’art d’être une cause consciente, donc responsable, c’est enlever la cause (néfaste) et l’effet qui va avec.
Les citations sont issues de « Le Kybalion : Étude sur la philosophie hermétique de l’ancienne Egypte et de l’ancienne Grèce », Les trois initiés.
Le Principe de Genre (11/24)

Les messages pour soutenir la « cause féminine » et faire la promotion des femmes, de leurs droits, etc., pullulent. Cela me laisse perplexe, car cette défense aux intentions nobles renforce en réalité exactement ce qu’elle veut voir disparaître. Il en est de même pour tous les « combats ».
D’où vient cette guerre des sexes ? Qui en fait la promotion ? Dans quel contexte est-elle renforcée ? À quelle idée s’accroche-t-elle ?… Car tout débat sur cette lutte revient à la renforcer : c’est ce que le Principe de Genre vient expliquer. Pour créer une nouvelle réalité, il faut revenir à la source, celle de l’idée, et en choisir une autre avec soin – par exemple, les sexes se complètent merveilleusement – pour savoir quel paradigme nous servons.
« Il y un genre en toutes choses ; tout a ses Principes Masculin et Féminin ; le Genre se manifeste sur tous les plans. »
Le genre est compris dans tout et se manifeste partout, en toute chose et en tout être, car tout découle des principes Masculin et Féminin. Ces principes se complètent et créent une dynamique évolutive ou involutive, suivant l’idée à laquelle on se soumet, consciemment ou inconsciemment.
Si, biologiquement parlant, tout être porte un genre dominant, les deux principes sont contenus en lui : le principe Masculin est présent chez les femmes, tout comme le principe Féminin l’est chez les hommes. Ils sont semblables et dissemblables, en vertu du principe de polarité – hommes et femmes disposent des mêmes hormones, mais dans des proportions différentes. Chaque être humain est donc à la fois mâle et femelle et, de ce fait, entier, complet et parfait en lui-même.
Tout découlant de ces deux principes, nous naviguons entre énergie masculine – engagée vers l’extérieur, les limites, l’action, la force, l’équilibre, l’organisation – et énergie féminine – tournée vers l’intérieur, l’infini, la réceptivité, la créativité, la fluidité, le don. Lignes droites pour le Masculin – sous forme de rayons – et courbes pour le Féminin – en forme de spirales : toutes deux partent du centre et impriment la même géométrie, mais différemment.
De cette dualité peut renaître l’unité primordiale, le mariage intérieur – mettant un terme à l’illusion de séparation et d’incomplétude – en ramenant l’attention au milieu, là où tout fusionne dans l’amour inconditionnel et s’élève au-delà du principe de polarité. Cet amour gracieux appelle à refuser de juger et d’évaluer les autres à partir des critères personnels limités, à éviter de tenter de s’élever au-dessus d’autrui, à accepter le point de vue des autres, à reconnaître que chacun a raison dans son expérience personnelle, à saisir que personne n’a de compte à rendre à qui que ce soit, à réaliser que personne n’est tenu de se justifier de sa conduite et de ses choix. Il est donc important pour chacun d’équilibrer ses deux aspects afin de vivre en harmonie. Les dynamiques masculines et féminines offrent respectivement à l’être humain l’incroyable possibilité de s’expérimenter à la fois de l’extérieur et de l’intérieur.

« Aucune création physique, mentale ou spirituelle n’est possible sans [le principe de genre]. »
Dans la création mentale, il en est de même. Elle engage à la fois les principes Masculin et Féminin : en premier lieu, le Masculin qui impulse une direction, une idée ; puis le Féminin qui, à l’image de la femme donnant la vie, fait germer cette graine à l’aide de ses représentations inconscientes. Ainsi se structure le processus de pensée, sur une responsabilité commune du Masculin et du Féminin : quelle que soit la graine envoyée par le Masculin, le Féminin la fera pousser. C’est pourquoi, il est primordial de faire attention à la qualité des graines semées par le Masculin et d’user de discernement pour choisir celles que le Féminin fera prospérer.
Ainsi, on peut voir toute création mentale comme un dialogue entre deux structures psychiques, le « Je » – principe Masculin, conscient, visible, qui incarne l’Être – et le « Moi » – principe Féminin, inconscient, invisible, mettant en jeu le Devenir. En effet, le « Je » a la faculté de projeter un courant d’énergie vibratoire vers le « Moi » qui tend à accueillir toutes ces impressions. Ces deux instances ne cessent de communiquer, faisant osciller l’univers et les structures qui le composent entre l’ordre et le chaos, afin de les faire progresser. Ce qui fait de nous des êtres souverains, capables de faire évoluer notre conscience dans la matière par ce que nous créons et engendrons, en étant actif et passif, créateur et réceptif.
Dans cette dialectique, un principe porté par un genre, le Masculin, est mis en œuvre par l’autre, le Féminin. Tout simplement parce que ce dernier a intégré l’idée de départ et la fait prospérer en acceptant à la fois ce qui la soutient et la combat. Ainsi, l’idée d’une société patriarcale est paradoxalement et inconsciemment soutenue par le principe Féminin.
Comme exposé, toutes les idées introduites dans notre esprit par le Masculin se développent grâce au Féminin et finissent par devenir notre véritable fil mental. Sans connaître l’existence du Principe de Genre et d’en faire bon usage, nous avons tendance, sans même nous en apercevoir, à faire nôtres les pensées et les idées qu‘un « Je » (le nôtre ou celui d’autres personnes) envoie à notre « Moi ». Attention donc aux idées que nous acceptons, car nous les faisons exister.
Pour utiliser correctement les deux principes mentaux, il faut être capable de choisir véritablement l’idée maîtresse, puis d’y accorder une attention soutenue. Le principe Masculin stimulera alors le principe Féminin sur ce sujet et le principe Féminin travaillera à générer une activité mentale conséquente.
Les citations sont issues de « Le Kybalion : Étude sur la philosophie hermétique de l’ancienne Egypte et de l’ancienne Grèce », Les trois initiés.
À suivre…
Cet article est dédié à ma fille qui a pour vocation d’accompagner les tout petits à devenir grands. Or la vérité n’est pas renseignée, ni les lois qui la régissent. J’espère inspirer et y remédier en ajoutant ma pierre à l’édifice.
J’ai découvert la loi naturelle et ses principes en visionnant les vidéos de Mark Passio. Vous les trouverez sur sa chaine YouTube (en anglais). Pour rappel, être inspiré et sensibilisé par un contenu ne signifie pas adhérer à sa totalité. Comme il le dit lui-même, il faut être capable de séparer le contenu divulgué du présentateur pour en extraire sa substantifique moelle.
Vous trouverez également les sept principes hermétiques, compris dans la loi naturelle ou véritable loi d’attraction, brillamment éclairés sur Ma vie quantique.